Au début du second millénaire, le territoire de Villarzel faisait partie d’une enclave appartenant à l’évêché de Lausanne. L’évêque Bertold fit construire le château de “Vilarzel” entre 1212 et 1220, d’où le nom de Villarzel-l’Evêque, encore utilisé de nos jours par les historiens.
La châtellenie de Villarzel, fondée lors de la construction du château, comprenait les villages de
– Sédeilles, Cerniaz et Villars-Bramard, terres de l’Evêque,
– Rossens, Marnand et Granges, seigneuries où l’Evêque s’était réservé quelques privilèges.
Le rôle politique de la châtellenie consistait à envoyer des députés qui siégeaient aux Etats de l’Evêché. Ainsi, en 1518, Pierre Muratel et Claude Tissot, de Villarzel, représentent la châtellenie, donc l’ensemble des communautés locales. C’était la fusion avant l’heure !
En 1295, la guerre éclate entre l’évêque Guillaume de Champvent et les sires de Villarzel, qui refusent de le reconnaître comme leur suzerain. En 1300, le château est incendié seules la tour et la chapelle (lieu de culte actuel) échappèrent au feu.
En 1444, l’Evêque octroie aux habitants de Villarzel, Sédeilles, Rossens et Villars-Bramard un droit de “compaturage” pour leurs porcs, dans les forêts de chênes de la châtellenie, droit qui entraînera de nombreuses disputes entre ces villages.
En 1536, Villarzel passa sous la domination bernoise, comme toutes les possessions de l’évêché de Lausanne la châtellenie fit dès lors partie du bailliage de Moudon. Au XVIIe siècle, le bourg se dépeupla peu à peu au profit du village actuel celui-ci se développa plus au sud, sans doute grâce au défrichement des forêts qui permit d’étendre les terres cultivables dans cette direction.
De 1798 à 1803, le village, avec le district de Moudon dont il faisait alors partie, fut rattaché par le Directoire français au canton du Léman. Enfin, en avril 1803, Villarzel devint une commune vaudoise et entra ainsi au sein de la Confédération Helvétique à qui elle donna, en 1954, un président en la personne de M. Rodolphe Rubattel.
C’est avec le chevalier Rodolphe (mentionné comme châtelain de Villarzel aux environs de 1250-1254) que commence la généalogie de la famille de Villarzel, dont le dernier mâle mourut en 1668. Cette famille portait pour armes “de gueules au chef d’argent chargé d’un lambel à cinq pendants d’azur cimier, un ours issant de sable devise : Rien sans raison, attribut : Franchise.
Renseignements tirés de
– Villarzel l’Evêque des origines à nos jours, André Kohler, extraits de la Revue Historique Vaudoise,1922
– Les guerres de Bourgogne, R. von Fischer